Anna van Brée relève le défi de porter à la scène l’ivresse d’amour et des grands horizons qui anime l’œuvre du romancier américain. Saga familiale sous forme de journaux intimes intensément sensuels et épopée passionnante de la construction de l’Amérique, La route du retour explore les qualités profondes qui font de nous des hommes. Sur fond du mouvement de « Wilderness », La route du retour, nous confronte à l’univers de Jim Harrison à travers l’histoire de cinq membres de la famille Northbridge. Cette constellation de confrontations, que les protagonistes nourrissent avec la nature, la société, l’Histoire et la mort, procure au récit une dimension bien supérieure à une simple saga familiale, pas très éloignée du Grand Récit, celui de la naissance d’une conscience d’être humain au-delà des normes imposées par nos cultures occidentales. L’espace sonore et visuel, superposant vidéo et action scénique, voix humaines et effets de bruitage, contribue à faire de cette mise en œuvre une adaptation ensorcelante de l’univers d’Harrison. Réflexions anodines et chant profond s’entremêlent dans un récit porté par une troupe de comédiens intense et habitée.

L’histoire centrale, liant les cinq protagonistes, est celle de Nesle, jeune homme, adopté à sa naissance, de la découverte de ses origines à son retour dans sa famille biologique. Ce sont, avec la sienne, les voix de son arrière grand-père, de sa grand-mère, de son grand-oncle et de sa mère qui relatent tour à tour les événements de cette saga familiale. De leur histoire personnelle, les personnages ont appris à vivre avec bienveillance avec leurs fantômes et les morts.

Une histoire moderne et ancienne, les Etats-Unis, hier et aujourd’hui. Sur fonds de grands espaces américains, se déroule une saga familiale qui a la force créatrice des premiers pionniers des Etats-Unis. Ils portent en eux cette liberté d’une société à construire, loin de la Vieille Europe. Assister à la création d’une nouvelle mythologie.