La Compagnie
UN THEATRE POLITIQUE. La belgosuisse a été fondée en 2002 par un collectif de comédiens réunis autour de la metteuse en scène et costumière Anna Van Brée. De saisons en saisons, les artistes et les créateurs se retrouvent engagés ponctuellement de projet en projet, ce qui ne donne que très peu de continuité à une recherche sur nos pratiques théâtrales.Une envie commune de se retrouver régulièrement sur un plateau et de s’offrir un espace de recherche de longue haleine, permettant de développer un travail sur la durée a ainsi, au départ, motivé la création de ce collectif. Cette collaboration rend en effet possible la construction d’un groupe qui traverse ensemble des expériences et développe un langage commun.
Dans la belgosuisse, nul n’est qu’acteur sur le plateau, tous les artistes sont également engagés au sein du collectif sur les choix artistiques ou structurels que celui-ci a à faire. Une aspiration à une vraie hiérarchie horizontale dans le protcole de fonctionnement et d’organisation pourrait être inscrit à la première ligne du manifeste du collectif.
Une compagnie à géométrie variable avec noyaux dur, pour approfondir, de spectacles en spectacles un langage. Pour la belgosuisse, chaque spectacle émerge d’une nécessité, d’une question créée par le précédent.
Esthétiquement, pour le collectif, la superposition est plus intéressante que l’unification : un récit dominant, un système de lecture omnipotent nous semble difficilement conciliable avec notre vision du monde.
Le moteur qui légitime notre prise de parole par le théâtre est la volonté d’identifier les structures coercitives, autoritaires et hiérarchiques de notre société, afin de les examiner et de mettre à l’épreuve leur légitimité. Lorsqu’il apparaît que ces structures ne peuvent se justifier, il s’agit de les remettre en question et ainsi d’élargir l’espace de la liberté.
« Le théâtre est un outil de questionnement pas un modèle d’éducation, de pouvoir, de pression ou de domination. » (Alain Badiou, Le siècle.)
Jennifer Bonn
images sonores
À partir de 2005, elle se dédie à son travail de création sonore dans des domaines artistiques, cinématographiques, et scéniques, ce qui l’amène à poursuivre différentes collaborations essentiellement en Suisse. Elle travaille notamment avec les metteuses en scène Claudia Bosse sur la pièce Coriolan et Anna Van Brée sur «UTZGUR !», «Faust» 2008 et «Ajax/sans l’aide des dieux». Elle travaille également avec les chorégraphes Laurence Yadi & Nicolas Cantillon, sur le film «Durée Déterminée», avec Perrine Valli, sur la pièce «Je pense comme une fille enlève sa robe» pour laquelle elle est également interprète et sur «Antre et Nodal» de Cindy van Acker.
Frédéric Jacot-Guillarmod
comédien
Diplômé de la SPAD en 2000, il travaille régulièrement avec Marc Liebens, Anna Van Brée ou Maya Boesch. Il a participé à l’expérience du Collectif Grü en 2007-2008 (autour de la Divine Comédie de Dante).
En 2010, il jouera sous la direction de Mathieu Bertholet dans le cadre de la création «L’avenir, seulement.»
On a également pu le voir jouer sous la direction d’Andrea Novicov, Noémi Lapzeson, Josef Szeiler, Christophe Perton ou Philip Bischoff. Colin Legras
éclairages
Éclairagiste parisien exilé à Bruxelles, Colin Legras a notamment collaboré avec Maya Boesch, Sybille Cornet, Sébastien Chollet ou Marc Liebens. Prend en charge la technique du groupe rock-guinguette «les Têtes Raides», pen- dant plusieurs années. Il a été directeur technique du théâtre Les Tanneurs
à Bruxelles. Il travaille comme éclairagiste avec des artistes de domaines différents, musique, danse, art plastique et théâtre ; il est membre fondateur de Cloportes Productions (B), genre compagnie de théâtre, membre de FLC EXTENDED (B), laboratoire interdisciplinaire de création urbaines. Il a réalisé les éclairages de «Heiliger Krieg» et «UTZGUR !» pour la Cie belgosuisse.
Frédéric Lombard
images vidéos
Frédéric Lombard travaille tout d’abord l’image vidéo sous forme d’installations et toujours dans un rapport d’intimité à l’image. Cette proximité entre l’oeil et le sujet observé se traduit progressivement en un langage chorégraphique pour la caméra, qui traverse toutes ses productions vidéographiques.
Il collabore, en tant que vidéaste, avec la metteuse en scène Anna Van Brée sur les spectacles «Jeff Koons», «UTZGUR !», «Faust».
En 2009, il crée la lumière et la vidéo pour la pièce de Mathieu Bertholet «Case Study houses #1 to #5» au théâtre du Grütli. Il explore ce nouvel univers avec le metteur en scène Alexandre Doublet pour sa pièce «Il n’y a que les chansons de variété qui disent la vérité». Il conçoit et réalise en collaboration avec Anna Van Brée, et avec l’aide de Thibault Van- craenenbroeck, la scénographie, la vidéo et les éclairages de «Ajax/sans l’aide des dieux».
Anna Van Brée
mise en scène
Anna van Brée (1964) étudie le stylisme à l’Académie des Beaux-Arts de An- vers avant de se consacrer à la mise en scène (INSAS de Bruxelles, de 1984 à 1988). Après quelques années d’assistanat en France et en Belgique (avec notamment Franz Marijnen, Adriano Sinavia ou Sophie Rappeneau), elle se tourne vers la création de costumes pour le théâtre ou le cinéma. Elle travaille alors en Belgique, en France, en Suisse et en Hollande avec, entre autres, les metteurs en scène et/ou réalisateurs Philippe Sireuil, Ursula Meier, Jacques Delcuvellerie, Marianne Pousseur, Andrea Novicov, Anne Bisang, Gianni Schneider ou Guy Cassiers. Elle retourne à la mise en scène en 2002 en fondant la compagnie belgosuisse. Thibault Vancraenenbroeck
Scénographe/costumier
Né à Bruxelles en 1967, il suit sa formation à Florence et réalise ses premiers costumes et scénographies en Belgique. Au sein de l’Atelier Sainte Anne, il crée scénographies et costumes pour les différents univers que sont la danse contemporaine, le théâtre et l’opéra. A partir de 1996, il entame une collaboration avec Stéphane Braunschweig en réalisant les costumes pour de nombreuses pièces de théâtre et de nombreux opéras. Il signe les costumes du Ring de Wagner au Festival d’Aix-en-Provence et au Festival de Pâques de Salzbourg. Il crée des costumes pour l’Opéra de Lyon. Parallèlement à ses activités de scénographe et de costumier, il réalise également 2 installations vidéo. Depuis 2001, il intervient régulièrement à l'Ecole du Théâtre National de Strasbourg.
Pour résumer
Le travail que nous avons mené avec la compagnie jusqu’à présent a été d’essayer de questionner la relation entre l’individu et la société par le biais de la scène. Notre approche se veut politique, considérant la scène comme un lieu de débat, un laboratoire apte à mettre en perspective notre relation vis-à-vis de ce qui nous détermine ainsi qu’envers le pouvoir. Nous avons essayé de retrouver dans le passé des signes, des pistes, des clefs pour nous aider à formuler un projet de société pour aujourd’hui.Nous avons ainsi travaillé sur le rapport à l’art, à la création et à la manipulation médiatique dans le spectacle Jeff Koons. Pour UTZGUR, nous nous posions la question de la transcendance, de l’héroïsme ou de l’acte héroïque à travers les Grecs et le terrorisme.
Faust, relu au travers du prisme du livre Règle pour le parc humain de Peter Sloterdijk, traita la faillite de la pensée humaniste et de l’idée moderne du sur-moi. Nous avons retourné tout l’héritage philosophique destiné à affranchir l’humanité mais qui n’a nullement réussi à nous éviter un XX siècle de barbarie.
Et finalement, 50cm/sans l’aide des dieux, où on assiste au remplacement d’un vieux monde, à la naissance d’un nouveau, au passage des Tyrans à la démocratie (ou du communisme à la chute du mur) et a une perte de repères et d’identité.
Lors de nos précédents spectacles, nous avions construit le projet autour d’un thème, que nous avions confié au développement d’un auteur, ou nous avions choisi une pièce existante parce que celle-ci illustrait le thème que nous envisagions d’une manière ou d’une autre. Nos outils ont toujours été des textes du répertoire, mais également des fragments d’autres matériaux, partant du principe que notre bagage historique et culturel est indispensable pour essayer de façonner une image complète correspondant à la complexité du monde dans lequel nous évoluons.
« Et je vois alors qu’au rebours de tout le jugement prononcé, cette passion, la passion du XX e siècle, n’a nullement été celle de l’imaginaire ou des idéologies. Encore moins celle d’une passion messianique. La terrible passion du XXe siècle a été, contre le prophétisme du IXe, la passion du réel. Il s’agissait d’activer le Vrai, ici et maintenant » (Alain Badiou, Le siècle.)